L'Interview d'un Dr Vétérinaire Equin

Dr Eric Monnet
76430 Saint Romain de Colbosc

 



Bonjour Dr Monnet,

Vous êtes praticien et exercez la médecine vétérinaire auprès des chevaux en Haute Normandie, lieu de prédilection de l’élevage équin. Abordons ici le sujet des parasites externes qui peuvent infester les chevaux surtout aux beaux jours.


1.    Quels sont, de par votre expérience, les parasites externes les plus fréquents chez les chevaux?


Les insectes piqueurs, ou culicoïdes, les poux, les champigons (teigne) et les acariens (gales) sont les parasites des chevaux que l’on rencontre le plus.


2.    Pour quelle raison conseillez-vous de lutter contre ces parasites externes des chevaux ? Quelles incidences avez-vous pu observer sur les chevaux lors de forte infestation (comportement, soucis cutanés, troubles divers…) ?


Il convient de lutter contre ces parasites externes afin d’éviter les lésions cutanées (croûtes, érythème, perte de poils, kératinisation,…) et les divers troubles comportementaux liés à la nuisance générée par ces parasites. Les chevaux sont en effet très dérangés par les démangeaisons (prurit).


3.    Certains de ces parasites externes, les moucherons surtout, semblent impliqués dans  une pathologie de peau des chevaux. Quels en sont les signes ?


Les piqûres peuvent en effet induire une « dermatite estivale récidivante équine» (DERE) qui est très invalidante pour les chevaux. La piqûre de ces moucherons induit d’intenses démangeaisons, une modification des crins et aussi la présence de croûtes sur l’encolure et la base de la queue.


4.    Les chevaux peuvent-ils être atteints de gale ? Et quels en sont les principaux symptômes évocateurs selon vous ?


Ils peuvent être atteints principalement par la gale chorioptique qui entraîne des démangeaisons, une alopécie, une rougeur localisée (érythème). Cette gale chez les chevaux entraîne aussi des croûtes avec une atteinte des pâturons principalement les postérieurs.


5.    Les mouches domestiques que l’on voit souvent rôder autour de la tête des chevaux représentent-elles une nuisance pour les chevaux ? Lesquelles selon vous ?


La présence de mouches sur les chevaux modifie sensiblement leur comportement (hyperexcitation). Par ailleurs ces mouches peuvent transmettre des larves de parasites sur les plaies des zones humides (œil, pénis, extrémité des membres). Cette contamination parasitaire des plaies par les mouches, dénommée Habronémose cutanée, entraîne le retard de guérison des plaies et parfois des ulcérations. Donc oui ces mouches sont vraiment nuisibles pour les chevaux en plus de les agacer.


6.    Quels moyens de lutte antiparasitaire recommandez-vous aux propriétaires pour lutter contre ces parasites externes sur les chevaux ?


L’utilisation régulière de topiques répulsifs sur les chevaux, la désinsectisation régulière des locaux d’élevage et une bonne hygiène globale des locaux font partie des principales mesures de lutte contre ces parasites externes.


7.    Conseillez-vous des traitements particuliers pour les box et autres bâtiments d’élevage des chevaux ?


Il est intéressant de pratiquer un vide sanitaire annuel avec un minimum de 3 semaines sans présence de chevaux dans les box. A ce vide sanitaire, on adjoint un nettoyage, une désinfection et une désinsectisation des box et bâtiments d’élevage.


8.    Quand les chevaux sont au pré, donnez-vous des recommandations complémentaires afin de lutter et prévenir les piqûres et autres nuisances de ces parasites externes ?


Il est préférable de déposer régulièrement des topiques insectifuges sur la peau du cheval, une à deux fois par semaine selon les produits utilisés.


9.    Quelles sont, dans les grandes lignes, les conseils que vous donnez en terme de de bonnes pratiques d’élevage et d’hygiène à vos clients ?


Les bonnes pratiques d’élevage passent par une alimentation adaptée en fonction du stade physiologique et de l’utilisation du cheval, une complémentation avec des minéraux, des vitamines et des oligoélémnets, une vaccination annuelle contre la grippe, le tétanos et la rhinopneumonie et un programme de vermifugation adapté à l’effectif  et aux conditions de l’élevage.
Concernant l’hygiène, un vide sanitaire annuel est indispensable avec une propreté constante des écuries. Enfin l’isolement de tout animal malade ainsi que sa prise en charge précoce permet de limiter les épidémies.

10.     Etes-vous sujets régulièrement aux gastérophiles ? Comment luttez-vous contre ces parasites des chevaux ?


Non plus tellement mais lorsque l’on y est confronté, le meilleur traitement reste l’ingestion de pâte à base d’ivermectine.