L’Interview d’un vétérinaire

Dr Jestin

Vétérinaire dans les Côtes d’Armor (22)




Bonjour Dr Jestin,

Vous êtes vétérinaire et travaillez aussi en collaboration avec la LPO pour les oiseaux marins.


1.    Les propriétaires de poules et lapins de « compagnie » représentent-ils une part croissante de votre patientèle ?


Oui, leur nombre augmente d’année en année.


2.    De par votre expérience, quelles sont les principales pathologies des poules ?


La poule est surtout sujette à des infestations par des parasites externes, des soucis de stress ou d’ennui qui peuvent engendrer du picage, des maladies respiratoires et aussi des troubles digestifs liés à des coccidies.


3.    Indiquez-vous aux propriétaires de poules quels sont les symptômes d’alerte des principales maladies des poules ? Si oui, comment ?


Ce n’est pas systématique car bien souvent ils viennent en consultation lorsque le problème survient. Je leur indique les principaux signes liés au picage : des poules s’arrachent les plumes parfois jusqu’au sang, d’autres poules piquent du bec sur la tête de leurs congénères présentes dans le même espace de vie.
Les signes d’alerte sont aussi : un amaigrissement, une baisse d’appétit (le jabot n’est pas plein), la diarrhée et une mise à l’écart.

Je leur rappelle que l’on peut suspecter une grippe aviaire : lors de respiration difficile, de ponte d’œufs réduite et quand les poules sont anorexiques.

Je leur indique aussi que lors de coccidiose, on observe des diarrhées intenses et un amaigrissement des poules atteintes.


4.    Quels conseils donnez-vous en termes d’hygiène des élevages de poules pour les grosses structures possédant des poules ?


Mes conseils sont un vide sanitaire systématique, le contrôle régulier des fientes (pour vérifier l’absence de diarrhée), la mise en quarantaine en cas de signes d’alerte, des conditions d’aération et de températures optimales, la vaccination, et d’éviter la surpopulation des poules. Il est important aussi de bien respecter l’espace vital nécessaire à chaque poule afin de limiter la trop forte promiscuité des poules entre elles et donc le stress qui en résulterait. C’est un des éléments de bien-être essentiel dans les élevages de poules.
Je conseille aussi de donner aux poules une herbe en bonne quantité, mais aussi une eau de boisson propre et enfin une alimentation équilibrée. La lutte contre les parasites externes sera également conseillée.


5.    Et pour des particuliers qui n’en possèdent que quelques-unes ?


Les règles sont les mêmes : eau de boisson de bonne qualité et propre, alimentation équilibrée et herbe de bonne qualité, bon nettoyage des zones de vie (retrait des fientes) et limitation du nombre de poules pour éviter une surpopulation qui conduit à un stress chez les poules et donc au picage. Il est important de respecter les règles d’hygiène et de désinfection des lieux de vie des poules afin d’éviter les principales maladies (surtout celles liées aux coccidies) et de bien surveiller le poids et l’appétit.


6.    Lors de pathologie digestive ou respiratoire chez les poules, quels sont les premiers conseils que vous délivrez ?


Il faut toujours garder en tête la possibilité de grippe aviaire (lors de troubles respiratoires) et de coccidiose (lors de troubles digestifs).
Lors de coccidiose, je recommande de retirer la paille souillée par les fientes régulièrement afin d’éviter la prolifération des coccidies. Il faut surveiller le poids et l’appétit.
En complément, je conseille le lavage avec un jet haute pression, le nettoyage puis ensuite l’utilisation d’une solution de désinfection des poulaillers et clapiers permettront de prévenir l’apparition de maladies.


7.    De par votre expérience, quelles sont les principales pathologies des lapins ?


La myxomatose est une des principales maladies du lapin liée à un poxvirus et contre laquelle on peut le protéger en vaccinant le lapin. On peut aussi le vacciner contre le VHD (Viral Hemorragic Disease) de pronostic mortel quand le lapin n’est pas vacciné.
La diarrhée doit être prise très au sérieux par les propriétaires car le lapin de par sa petite taille se déshydrate rapidement. Il faut alors consulter rapidement un vétérinaire (suspecter une coccidiose ou une colibacillose).
La pousse continue des dents des lapins peut conduire à des abcès dentaires et dans des cas extrêmes à de l’anorexie de l’animal voire sa mort.


8.    Indiquez-vous aux propriétaires de lapins quels sont les symptômes d’alerte des principales maladies qui les concernent ? Si oui, comment ?


Les signes associés à une maladie dentaire sont ceux d’un lapin anorexique avec en plus du ptyalisme (lapin qui bave) et dont le museau présente des écoulements (épiphora). Ainsi, un lapin qui boude le foin, vient vers la nourriture mais ne la mange pas ou qui mange sélectivement sont autant de signes en faveur d’un problème dentaire.

Lors de myxomatose, on observe des nodules (appelés myxomes) sur la face du lapin mais aussi au niveau des yeux, oreilles et au nez. On peut également observer un gonflement de la face, des organes génitaux et de l'extrémité des membres. Lors de forme chronique de la myxomatose, on observe un coryza (jetage au niveau du museau), larmoiement et inflammation des paupières et aussi parfois l'apparition de petits nodules.


9.    Quels conseils donnez-vous en termes d’hygiène des élevages de lapins ?


Le lapin a besoin d’une alimentation bien équilibrée et d’eau propre et surtout à température ambiante (pas trop chaude ni trop froide).
Le matériel d’élevage des lapins doit toujours être propre et régulièrement bien nettoyé.  Ce matériel se compose essentiellement de mangeoires, abreuvoirs, boîtes à nid et râtelier à fourrage. Les lapins mâles devront être séparés des femelles dans des clapiers différents en dehors des périodes de reproduction.
La propreté des cages ou clapiers des lapins est essentielle pour leur bien-être et leur santé. Les propriétaires de lapins devront opter pour une cage bien conçue.

Un nettoyage régulier des clapiers est conseillé sous forme d’un nettoyage complet à grande eau une fois par semaine. Une désinfection avec un produit spécifique pour les cages pour lapins (virucide, bactéricide, fongicide) est utile.
En résumé : litière et eau fréquemment renouvelées, foin de bonne qualité à volonté, abri, la condition de vie est comparable à celle d’un chat domestique pour les particuliers.


10.    Quelles sont les questions les plus fréquemment posées par les propriétaires de poules voire de lapins en terme de conseils (santé, nutrition, élevage…) ?


On me demande régulièrement quelle nutrition est la plus adaptée pour chacune de ces espèces et quels sont les vaccins recommandés pour protéger contre les maladies majeures qui touchent ces animaux.

Egalement, il m’est souvent demandé quel antiparasitaire externe utiliser chez lapins et poules pour les protéger contre les principaux parasites qui peuvent les infester (puces chez les lapins, poux rouges des poules…).


SANITERPEN vous remercie pour votre temps et cet échange.

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